La belle leçon de vie de Noïa Chalom

Noïa Chalom, 11 ans, étudiante en 5ème année à l’École Solomon Schecter, est passionnée par la gymnastique artistique, discipline sportive où elle excelle.

Noïa Chalom

Noïa Chalom, 11 ans, étudiante en 5ème année à l’École Solomon Schecter, est passionnée par la gymnastique artistique, discipline sportive où elle excelle.

Noïa Chalom

Cette jeune gymnaste opiniâtre vient de remporter haut la main une médaille d’or aux Jeux sportifs de Montréal. Noïa était membre d’une des six équipes sélectionnées pour participer à cette compétition sportive.

Elle s’entraîne en moyenne trois heures par semaine au Centre de gymnastique Flex Art, sis sur le Boulevard Décarie.

La médaille d’or qu’elle s’est méritée est le résultat d’un labeur acharné. Pourtant, il y a trois ans, quand son médecin lui a diagnostiqué du diabète juvénile de type 1, Noïa conclut qu’elle ne pourrait plus jamais pratiquer son sport favori.

Le diabète fait partie de son quotidien depuis qu’elle avait 8 ans.

“Quand mon médecin m’a annoncé que j’avais du diabète, ce fut le jour le plus triste de ma vie. Je me suis dit alors que je ne pourrais plus jamais avoir une vie d’adolescente normale, ni pratiquer les sports que j’aime, raconte-t-elle sur un ton posé. J’étais très triste, démoralisée et angoissée. Cette terrible nouvelle m’a complètement assommée. Désormais, me suis-je dite, ma vie sera un grand cauchemar: vivre chaque jour avec plusieurs piqûres d’insuline.”

On peut écouter Noïa pendant des heures, sans se lasser le moindrement, disserter avec brio sur la maladie du diabète. Elle explique avec un calme olympien et une grande éloquence les facettes complexes de cette maladie, dont sont atteints chaque année plusieurs milliers de jeunes Canadiens.

L’appui vigoureux de ses parents, Nicole et Maurice, de son frère Élia et de ses plus proches amies l’a grandement aidée à affronter cette épreuve existentielle ardue.

“Mes parents, mon frère et mes amies étaient constamment auprès de moi pour me prodiguer des mots de réconfort et d’encouragement. Ces mots merveilleux sont essentiels pour mettre peu à peu les choses en perspective et apprendre à vivre avec sa maladie. Les mots de ma mère resteront gravés dans ma mémoire toute ma vie. Elle m’a dit: “Chérie, ne t’en fais pas. Surtout, n’oublie pas qu’au bout du tunnel, où il n’y a que de la noirceur, apparaît toujours une petite lumière: le bonheur. Peu à peu, en t’armant de patience, tu verras toi aussi cette lumière.”

Au début, désarçonnée, Noïa hésite à parler de sa maladie à ses camarades de classe. Elle a attendu quelque temps avant de leur dire qu’elle avait du diabète.

“Quand tu as une maladie, c’est une grande erreur de se dire que ce n’est pas la peine d’en parler tout de suite à tes amis car ils vont s’apitoyer sur ton sort. Même si tes amis ne te demandent rien, les choses deviennent plus faciles quand tu leur en parles en toute franchise. Ça ne sert à rien de cacher des choses aussi importantes.”

Aux adolescents à qui on vient de diagnostiquer du diabète juvénile, Noïa tient à leur donner un judicieux conseil:

“Le plus dur, c’est de traverser la réalité. Après, peu à peu, on finit par retrouver le bonheur. Il faut s’accrocher et essayer de ne pas perdre confiance en soi.”

Au début, quand un jeune apprend qu’il est atteint de diabète, il perd très vite confiance en lui, dit-elle.

“C’est une réaction très compréhensible et très humaine. On développe une terrible phobie des piqûres, qu’on nous administre cinq, six ou sept fois par jours, dépendamment de notre niveau de glycémie. On croit alors que notre quotidien sera régi par une seule activité très déprimante: compter le nombre d’hydrocarbures dans les aliments que nous consommons et évaluer leurs effets sur l’insuline que notre pancréas sécrète. On est alors très découragé et on n’arrête pas de se dire qu’on n’arrivera jamais à faire les choses qu’on aimerait tellement faire: mener une vie scolaire normale, pratiquer nos sports favoris, prendre part à des sorties avec nos amis… Il y a des jours où l’on voit notre vie et le monde tout en noir.”

Il y a quatre mois, la vie de Noïa a radicalement changé quand, après deux ans et demi d’hésitation, elle s’est enfin décidée à porter une pompe à insuline. Cet appareil médical ultra-sophistiqué, explique-t-elle, facilite à une personne atteinte de diabète la maîtrise de son taux de glycémie d’une façon précise adaptée à sa situation. La pompe à insuline est dotée de caractéristiques particulières qui laissent à un diabétique régler lui-même le débit d’insuline pour qu’il s’harmonise à ses besoins corporels, que ce soit la nuit ou le jour, au repos ou lors de la pratique d’un sport, afin d’éviter les baisses de la glycémie résultant de son niveau d’activité.

“J’avais très peur de porter une pompe à insuline, confie-t-elle. Mais cet appareil a transformé très positivement ma vie. Pour un jeune diabétique, il est beaucoup plus facile de mener une vie active lorsqu’il utilise une pompe à insuline. Il évite ainsi un millier de piqûres au cours d’une année.”

C’est un instrument médical “quasi-miraculeux” pour les diabétiques férus de sports, ajoute-t-elle. En effet, le réglage des bolus pour le repas facilite la pratique d’une activité physique après avoir mangé et la diminution temporaire du débit de base facilite grandement le contrôle de la glycémie pendant les périodes d’activité prolongées lors d’une journée de compétition sportive, d’une longue randonnée à vélo…

Mais toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 ne sont pas aptes à porter une pompe à insuline, rappelle Noïa.

“Il faut que le jeune ou l’adulte diabétique soit assez responsable et autonome pour pouvoir porter une pompe à insuline. Il doit être capable de gérer adéquatement le fonctionnement de cet appareil.”

Le port de cette pompe lui a redonné beaucoup de confiance en elle.

“Je croyais que je n’allais plus jamais retrouver une vie normale. Aujourd’hui, grâce à ma pompe à insuline, j’ai beaucoup plus de liberté et de joie. Je me sens comme une pré-adolescente normale.”

Noïa est résolue à croquer la vie à pleines dents. Elle envisage le futur avec beaucoup d’optimisme. De nombreux projets trottent dans sa tête: poursuivre ses études; fascinée par la nature, elle aimerait un jour sillonner la planète pour découvrir des terroirs exotiques; étudier à l’université le droit de l’environnement; continuer à faire de la gymnastique artistique, mais dans une catégorie plus exigeante…

“L’essentiel, c’est de croire réellement en ce qu’on fait et en ce qu’on aimerait faire dans le futur. Mon diabète m’a appris une chose très importante: il ne faut jamais désespérer… même dans les situations les plus désespérantes”, conclut-elle en arborant un sourire radieux.


Noïa Chalom, 11, talks about living with Type 1 diabetes. She recently won a gold medal in artistic gymnastics in the Jeux de Montréal.

 

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