Rencontre avec des leaders étudiants du Hillel

Six leaders étudiants dans les Campus universitaires montréalais. De gauche à droite: Éloïse De Paz, étudiante en Chimie à l’U.Q.A.M.; Joshua Finkelstein, étudiant en Droit à l’U.Q.A.M.; Ilan Rubier, étudiant en Histoire de l’Art à l’U.D.M.; Julie Schlesinger, étudiante en Droit à l’U.D.M.; Jérome Treperman, étudiant en Économie à l’U.D.M.; et Nataniel Kadoche, étudiant au H.E.C. [Photo: Edmond Silber]

La dernière guerre à Gaza entre Israël et le Hamas n’a pas créé des tensions acrimonieuses entre les étudiants juifs et les étudiants arabes dans les Campus universitaires francophones de Montréal.

Six leaders étudiants dans les Campus universitaires montréalais. De
gauche à droite: Éloïse De Paz, étudiante en Chimie à l’U.Q.A.M.;
Joshua Finkelstein, étudiant en Droit à l’U.Q.A.M.; Ilan Rubier,
étudiant en Histoire de l’Art à l’U.D.M.; Julie Schlesinger, étudiante
en Droit à l’U.D.M.; Jérome Treperman, étudiant en Économie à l’U.D.M.;
et Nataniel Kadoche, étudiant au H.E.C. [Photo: Edmond Silber]

La dernière guerre à Gaza entre Israël et le Hamas n’a pas créé des tensions acrimonieuses entre les étudiants juifs et les étudiants arabes dans les Campus universitaires francophones de Montréal.

Les étudiants juifs de l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.) et de l’Université de Montréal (U.D.M.) ne sont pas l’objet d’intimidation ou d’attaques verbales véhémentes de la part des détracteurs de l’État d’Israël, comme le sont actuellement des étudiants juifs dans certaines universités canadiennes, notamment en Ontario.

“À l’U.Q.A.M., tout du moins dans le Campus abritant le Pavillon des Sciences de cette Université, l’atmosphère est assez calme. À ma connaissance, aucun étudiant ou étudiante juif n’a été intimidé ni molesté par des militants propalestiniens. La seule chose que j’ai noté depuis l’éclatement de la dernière guerre à Gaza, c’est que la majorité des étudiants québécois non-Musulmans sont propalestiniens. Signe très ostensible: dans le Campus, beaucoup d’étudiants non-Arabes portent fièrement le foulard palestinien. Il est parfois difficile de défendre la position d’Israël dans un tel contexte”, explique Éloïse De Paz, une étudiante juive française inscrite au programme de Maîtrise en Chimie de l’U.Q.A.M., que nous avons rencontrée dans les locaux du Centre Hillel avec cinq autres leaders étudiants juifs.

Un point de vue partagé par Joshua Finkelstein, qui poursuit des études de Droit au Pavillon des Sciences Juridiques de l’U.Q.A.M., sis au Centre-Ville de Montréal.

“On a placardé dans les murs et les babillards de l’U.Q.A.M. des affiches annonçant la tenue de la “Semaine contre l’Apartheid israélien” dans plusieurs universités montréalaises et canadiennes. À ma connaissance, cette manifestation anti-israélienne n’a pas été organisée dans les Campus de l’U.Q.A.M., où, malheureusement, les étudiants juifs ne sont pas très nombreux. Les militants, Arabes et non-Arabes, défendant avec beaucoup d’ardeur la cause palestinienne sont beaucoup plus nombreux, et beaucoup plus bruyants que nous”, rappelle Joshua Finkelstein.

Julie Schlesinger est étudiante en deuxième année à la Faculté de Droit de l’U.D.M., où, d’après elle, les tensions entre étudiants juifs est étudiants arabes sont “inexistantes”.

“À la Faculté de Droit de l’U.D.M., les élèves laissent leurs opinions politiques à la porte d’entrée de cette institution. Il n’y a qu’une seule atmosphère: studieuse. Ça ne veut pas dire que les étudiants en Droit de l’U.D.M. ne sont pas politisés et s’en foutent éperdument des questions politiques et sociales. Pas du tout. Mais il y a à la Faculté de Droit de l’U.D.M. une tradition de respect mutuel qui est grandement appréciée par les étudiants issus de diverses Communautés culturelles.”

Même le professeur de Droit international de Julie a décidé de ne pas aborder dans ses cours l’épineuse question du conflit israélo-palestinien pour ne pas heurter les sensibilités des étudiants juifs et arabo-musulmans.

“C’est une décision très intelligente de la part de ce professeur”, dit Julie.

Cette étudiante anglophone, qui maîtrise fort bien le français, souligne l’“approche perspicace et très efficace” favorisée par l’Association des Étudiants Juifs en Droit de l’U.D.M. (A.E.J.D.): organiser régulièrement des activités interculturelles à caractère social et non politique pour familiariser les étudiants non-Juifs aux us et coutumes du Judaïsme.

“Beaucoup d’étudiants non-Juifs ont une très pauvre connaissance du Judaïsme et de la culture juive. C’est pourquoi quand il y a un conflit entre Israël et les Palestiniens, des universitaires québécois ont tendance à ne faire aucune distinction entre les Israéliens, dont ils voient les soldats de Tsahal tous les jours à la télévision, et les Juifs. Ce type d’amalgame pernicieux a souvent des conséquences fâcheuses”, explique Julie.

Pour Ilan Rubier, président du Centre Hillel à l’U.D.M., il est temps que les étudiants juifs se mobilisent et s’impliquent davantage dans les campus universitaires montréalais pour défendre la cause “très légitime” de l’État d’Israël.

“Il faut arrêter d’être très “politiquement correct” alors que nos adversaires n’hésitent pas à employer une méthode frontale, et parfois même agressive, pour nous intimider. Eux, ils ne se gênent pas! Même quand nous organisons des tables d’information sur le Centre Hillel et la culture juive, il y a toujours des militants propalestiniens, généralement des étudiants québécois non-Arabes, qui nous apostrophent verbalement pour nous reprocher, à nous Juifs, d’occuper une Terre étrangère, la Palestine! Il faut que les étudiants juifs soient moins “politiquement corrects” et emploient une approche plus “directe”, comme le font sans ambages les étudiants membres de l’Union des Étudiants Juifs de France (U.E.J.F.)”, préconise cet étudiant d’origine française en Histoire de l’Art à l’U.D.M.

Ce qui inquiète Nataniel Kadoche, étudiant en Gestion à l’École des Hautes Études Commerciales de Montréal (H.E.C.), c’est “la force et la portée” de la “propagande fallacieuse” martelée à longueur de journée dans les Campus universitaires par les militants propalestiniens.

“Un bon nombre de ces hérauts de la cause palestinienne ne sont en fait que des militants proislamistes, pro-Hamas et pro-Hezbollah. Ce qui est le plus inquiétant, c’est que parmi ces défenseurs zélés des Palestiniens et du Hamas, on retrouve beaucoup d’étudiants de gauche non-Arabes et non-Musulmans, observe-t-il. Les étudiants juifs ne peuvent pas rester inertes, les bras croisés. Il faut qu’ils montent au créneau avec plus de conviction et plus d’enthousiasme pour défendre Israël.”

Jérome Treperman, un étudiant juif allemand en Économie à l’U.D.M., regrette que le “point de vue pro-Israël” soit totalement absent dans les débats et les conférences sur la question israélo-palestinienne ou du Moyen-Orient organisés sur le Campus de l’U.D.M. par des Associations étudiantes, des Départements ou des Centre de recherche affiliés à cette université.

“Quand la complexe question du conflit israélo-palestinien est traitée              dans le cadre d’une table ronde ou d’une conférence universitaire, les notions d’“équilibre” et d’“équité” devraient être de mise. Or, je constate qu’on n’entend dans ces causeries que le point de vue de professeurs juifs antisionistes ou de professeurs arabes propalestiniens, dit-il. Les organisateurs de ces événements n’invitent jamais des professeurs israéliens ou Juifs sionistes, y compris de gauche. Ainsi, les étudiants québécois n’ont pas la possibilité d’entendre l’autre version de cet interminable conflit.”

Éloïse De Paz est préoccupée par le manque de relève étudiante juive dans les Campus universitaires montréalais, surtout à l’U.Q.A.M., où les étudiants juifs n’ont jamais été légion.

“L’une des forces des dénigreurs de l’État d’Israël, c’est leur nombre. Ne l’oublions pas! Aujourd’hui, malgré l’urgence qui devrait nous interpeller, nous avons beaucoup de difficulté à mobiliser et sensibiliser les étudiants universitaires juifs à la cause d’Israël. Il faut agir aujourd’hui, car demain, ce sera peut-être trop tard. Entre-temps, la propagande palestinienne est en train de faire des ravages dans certains Campus universitaires québécois, surtout dans les Campus anglophones.”

Six Jewish student leaders talk about anti-Israel sentiment and anti-Semitism on Montreal’s francophone campuses.

 

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