Les étudiants juifs en Droit de l’U.D.M.

Depuis sa fondation en 2002, l’Association des étudiants juifs en Droit de l’Université de Montréal (A.E.J.D.) s’est fixé un objectif de taille: favoriser le rapprochement et le dialogue entre les étudiants juifs et non-juifs de l’Université de Montréal (U.D.M.)

L’équipe dirigeante de l’Association des étudiants en Droit de l’Université de Montréal. De gauche à droite: Emmanuelle Amselem Ouellette, coprésidente, Éva Derhy, coprésidente, et Cynthia Dahan, vice-présidente.

Depuis sa fondation en 2002, l’Association des étudiants juifs en Droit de l’Université de Montréal (A.E.J.D.) s’est fixé un objectif de taille: favoriser le rapprochement et le dialogue entre les étudiants juifs et non-juifs de l’Université de Montréal (U.D.M.)

L’équipe dirigeante de l’Association des étudiants en Droit de l’Université de Montréal. De gauche à droite: Emmanuelle Amselem Ouellette, coprésidente, Éva Derhy, coprésidente, et Cynthia Dahan, vice-présidente.

Une quarantaine d’étudiants juifs poursuivent actuellement leurs études en Droit à l’U.D.M.

L’A.E.J.D., qui a obtenu en 2003 son accréditation officielle de l’U.D.M., a un statut d’organisme non confessionnel à but non lucratif.

“Quand elle fut créée, l’A.E.J.D. était perçue par de nombreux étudiants non-juifs comme une entité ethnique et communautaire encline à encourager la ghettoïsation des étudiants juifs. Sept ans plus tard, on se rend compte que l’A.E.J.D. est l’antithèse du communautarisme ou de la ghettoïsation. Cette Association étudiante juive a beaucoup favorisé le rapprochement entre des étudiants issus de différents horizons culturels, ethniques et linguistiques”, rappelle en entrevue Emmanuelle Amselem Ouellette, coprésidente de l’A.E.J.D.

Les dirigeants de l’A.E.J.D. tablent sur “une approche humaine construtive” pour expliquer aux étudiants non-juifs ce qu’est réellement le Judaïsme et défendre intelligemment la cause d’Israël.

“Dans les milieux étudiants universitaires non-juifs, il y a une grande ignorance de ce que sont le Judaïsme et la culture juive. Malheureusement, cette ignorance profonde nourrit et renforce les stéréotypes sur les Juifs. À l’A.E.J.D., nous considérons que la manière la plus efficace pour endiguer ces préjugés tenaces antijuifs est le dialogue. Les mots ont beaucoup plus de force et d’impact que les invectives et la confrontation”, explique Éva Derhy, ancienne présidente du Centre Hillel à l’U.D.M. et actuelle coprésidente de l’A.E.J.D.

Le dialogue et le rapprochement avec les autres groupes universitaires prônés par les leaders de l’A.E.J.D. se concrétisent dans le cadre de rencontres et d’événements auxquels participent des étudiants non-juifs de la Faculté de Droit de l’U.D.M.

Cet automne, l’A.E.J.D. a organisé un Shabbaton à la Congrégation Spanish & Portuguese de Montréal. Le conférencier d’honneur de cet événement a été Bernard Landry, ancien Premier ministre du Québec. 120 étudiants ont assisté à ce Shabbaton. 50 de ces futurs avocats n’étaient pas Juifs.

“Ce Shabbaton a eu un très grand succès. Notre principal but était de sensibiliser les étudiants non-juifs aux traditions juives. On voulait leur montrer que le Judaïsme n’est pas une religion figée et monolitique mais, au contraire, un mode de vie très hétéroclite. Les étudiants non-juifs qui ont assisté à ce Shabbaton ont grandement apprécié cette expérience intercommunautaire”, dit Cynthia Dahan, vice-présidente de l’A.E.J.D.

À la Faculté de Droit de l’U.D.M., l’atmosphère régnante est assez calme, reconnaissent ces trois leaders étudiantes. Cependant, la récente tenue de la Semaine de la Palestine à l’U.D.M. les a grandement offusquées.

“Ce fut une Semaine de propagande propalestinienne mensongère et véhémente. Les organisateurs de cette piteuse Semaine ont même distribué sur le Campus de l’U.D.M. un journal férocément anti-israélien, Gaza Palestine, financé et supporté par le Hamas et la mouvance des Frères Musulmans. Quand nous avons protesté, ceux qui distribuaient ce journal aux étudiants, et qui savaient fort bien que cette distribution était illégale car elle n’avait pas été autorisée par les instances administratives de l’U.D.M., quittèrent les lieux in extremis”, raconte Emmanuelle Amselem Ouellette.

Cynthia Dahan est outrée par la “grande latitude d’action” dont bénéficient les détracteurs de l’État d’Israël pour marteler leur propagande sur le Campus de l’U.D.M.

“Nous ne comptons pas rester les bras croisés, dit-elle. L’A.E.J.D. a l’intention de protester auprès du Doyen des étudiants de l’U.D.M., que nous voulons rencontrer bientôt. C’est inadmissible que les militants propalestiniens utilisent cet espace d’étude, de rencontres et de dialogue qu’est un Campus universitaire pour disséminer leur propagande haineuse et fallacieuse anti-israélienne.”

Éva Derhy regrette que le Centre Hillel francophone ne soit pas plus actif dans le créneau du militantisme étudiant pro-Israël à l’U.D.M.

Selon elle, le Centre Hillel est très présent sur le Campus de l’U.D.M. -cette Association étudiante tient régulièrement des tables d’information sur la religion et la culture juives-, mais les conférences-débats sur Israël et le Moyen-Orient où l’on peut entendre des voix pro-Israël et sionistes sont rares.

“C’est vrai que les conférences sur le conflit israélo-palestinien attirent peu d’étudiants. C’est difficile de mobiliser les étudiants juifs, ces derniers étant très pris par leurs études”, reconnaît-elle.

À l’instar du Centre Hillel, l’A.E.J.D. organise des rencontres interculturelles auxquelles participent les autres Associations étudiantes ethniques de l’U.D.M.

Le rapprochement avec les étudiants musulmans, qui est souvent ardu à cause du climat conflictuel qui sévit entre Israël et les Palestiniens, ne s’est pas avéré jusqu’ici une expérience très probante, estime Emmanuelle Amselem Ouellette.

“L’année dernière, le Centre Hillel a convié dans ses locaux des membres de l’Association des étudiants musulmans de l’U.D.M. Ce fut une soirée d’échanges intéressante autour de thèmes relatif au Judaïsme et à l’Islam. Les étudiants musulmans présents parlèrent avec entrain de paix, de dialogue interreligieux et de réconciliation entre les peuples juif et musulman, dit-elle. Mais, ce sont ces mêmes étudiants qui fustigent Israël sur le Campus de l’U.D.M. Ils tiennent un discours pacifique un jour mais le lendemain ils ressassent une rhétorique agressive et antijuive. Cette attitude hypocrite déçoit beaucoup les étudiants juifs. On finit alors par se demander à quoi sert réellement ce type de rencontres avec les étudiants arabo-musulmans?”

L’A.E.J.D. a organisé récemment en collaboration avec le Centre Hillel et la Communauté sépharade unifiée du Québec un Cocktail Networking au cours duquel les étudiants juifs en Droit de l’U.D.M. ont eu l’opportunité de rencontrer des avocats chevronnés qui leur ont donné de judicieux conseils sur la profession.

Depuis sa fondation en 2002, l’A.E.J.D. a “réussi à faire beaucoup de choses avec de maigres ressources financières”, rappelle Emmanuelle Amselem Ouellette.

“Les années passées, nous avons reçu une aide financière du Centre Hillel et du B’Nai Brith. Cette année, nous n’avons reçu aucun subside de la part d’organisations juives. Un appui plus tangible de la Communauté juive institutionnelle serait très apprécié. L’Association des étudiants en Droit de l’U.D.M. nous a alloué cette année une aide financière de 1500$.”

Ce subside a permis à l’A.E.J.D. de subventionner la participation d’une vingtaine de ses membres au Congrès de l’Association canadienne des étudiants juifs en Droit, qui a eu lieu à Ottawa en février.

Emmanuelle Amselem Ouellette, Éva Derhy et Cynthia Dahan sont toutes les trois finissantes. Cynthia a décidé de s’orienter vers les études en Notariat. Emmanuelle et Éva prépareront les examens d’entrée au Barreau du Québec.

Elles passeront bientôt le “flambeau” de l’A.E.J.D. à une nouvelle équipe.

“Cette relève nous tient beaucoup à coeur. Avant de quitter nos fonctions à l’A.E.J.D., nous voulons nous assurer que cette Association, à laquelle nous resterons toutes les trois très attachées, redémarrera ses activités l’année prochaine sur des bases solides”, confie Éva Derhy.

Pour le moment, ces trois futures juristes sont en quête d’un stage professionnel.

“Par les temps moroses qui courent, décrocher un stage dans un bureau d’avocat au Québec, c’est toute une gageure!” constate soucieuse Cynthia Dahan.

Cette année, quelque 1000 finissants en Droit provenant des cinq écoles de Droit du Québec et de la Faculté de Droit de l’Université d’Ottawa sont à la recherche d’un stage dans un grand bureau d’avocat québécois. Nombre de postes disponibles: une trentaine seulement.

Nous souhaitons bonne chance à ces trois remarquables candidates.


Student leaders of the Association des étudiants juifs en Droit at the Université de Montréal talk about the organization’s work to combat anti-Israel sentiment on campus.

 

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