Emmanuel Amar un brillant orateur

Emmanuel Amar, 13 ans, étudiant en Secondaire II à l’École Herzliah Snowdon, a remporté haut la main la finale de l’édition 2008 du Concours d’art oratoire en français -catégorie Junior-, organisé par l’Association des Écoles privées du Québec.

Emmanuel Amar, 13 ans, étudiant en Secondaire II à l’École Herzliah Snowdon, a remporté haut la main la finale de l’édition 2008 du Concours d’art oratoire en français -catégorie Junior-, organisé par l’Association des Écoles privées du Québec.

Treize institutions scolaires privées ont participé cette année à la finale de cette joute oratoire: Bishop’s College School, Centenial Academy, College Queen of Angels Academy, École Sacré-Coeur de Montréal, Herzliah Beutel, Hezliah Snowdon, Lower Canada College, Loyola High School, Miss Edgar’s & Miss Cramp’s School, Selwyn House, The Study, Trafalgar School for girls et West Island College.

Chacun des treize finalistes a réussi un double tour de force: être le meilleur orateur en français de sa classe et de son école.

Chaque candidat devait rédiger un discours, d’une durée de trois à quatre minutes, portant sur un des cinq sujets proposés par les organisateurs de ce Concours -les conséquences de l’obésité; la notion de liberté; l’importance du rire; les nouvelles technologies; les voyages forment-ils la jeunesse?-, le connaître par coeur et le prononcer devant sa classe.

Emmanuel a réussi ces deux épreuves oratoires très exigeantes en discourant brillamment sur le rôle du rire dans nos vies. Il a rédigé soigneusement une réflexion très originale, et d’une grande qualité littéraire, sur le rôle et la place du rire dans la vie d’une personne.

Sa remarquable prestation oratoire lors de la finale de ce Concours a été grandement appréciée, et encensée unanimement, par les membres du Jury.

Emmanuel leur a expliqué avec beaucoup d’éloquence et un calme olympien pourquoi il croit que le rire est un sujet très sérieux qui a une fonction sociale très importante.

“Le rire permet de lubrifier les rapports humains et de dédramatiser les situations les plus délicates”, dit-il.

Le rire est aussi “une arme redoutable pour désamorcer les crises les plus graves, combattre la violence, développer une certaine tolérance face à des situations difficiles ou douloureuses et fuir la tristesse”.

Mais, le rire n’a pas que des “vertus thérapeutiques”, rappela-t-il.

“Quand j’entends l’humoriste français Dieudonné se moquer des Juifs, cela m’enrage car les mots peuvent blesser autant que les balles. Je devine que l’humour est pour lui un alibi pour exprimer son mépris et son hostilité aux Juifs. Son association avec l’extrême droite française le confirme. Pour Dieudonné, l’humour et le rire ne sont rien d’autre qu’un véhicule et un camouflage pour exprimer sa haine de la différence. Et le racisme, quelles que soient les victimes, nous devons tous le dénoncer.”

Pour Emmanuel, l’humour peut être aussi un stratagème utilisé pour dénigrer ou blesser moralement un être humain.

“Le rire et l’humour constituent également des outils dangereux pour nuire et détruire une personne. Nous avons tous en classe, à un moment ou à un autre, subit les agressions et provocations humoristiques de nos collègues en devenant la tête de turc de la classe. Pour plusieurs, les handicaps physiques et les défauts esthétiques ont fait l’objet de moqueries au point de les transformer en victimes. J’ai connu un garçon roux qui ne supportait plus de se faire appeler poil de carotte et qui rêvait de se raser la tête alors que d’autres enfants au crâne rasé à force de chimiothérapie doivent sans doute rêver d’avoir des cheveux roux.”

Emmanuel ne s’attendait pas du tout à rafler le premier Prix de ce Concours oratoire, auquel ont participé plusieurs centaines d’élèves des niveaux Secondaire I et II des Écoles privées du Québec.

“Je suis très content d’avoir gagné ce Concours. Mais, sincèrement, je n’ai pas participé en ayant en tête que je devais absolument être le premier. Si j’avais fini troisième ou dernier, ça ne m’aurait pas dérangé! Ce que je voulais avant tout, c’est d’avoir du plaisir en compagnie de mes camarades de classe et d’élèves d’autres écoles. Pour moi, ça a été une expérience merveilleuse”, nous a-t-il confié.

Cet état d’esprit l’a très probablement aidé à garder son calme lors de son exposé oral, et à surpasser ainsi ses concurrents?

“Tout à fait. Je n’étais pas du tout nerveux, ni stressé, reconnaît-il. Être détendu, ça m’a beaucoup aidé à me concentrer uniquement sur mon discours. Le facteur psychologique est très important dans ce type de Concours.”

Emmanuel, qui suit à l’École Herzliah Snowdon le programme de “Français enrichi”, tient à remercier sa professeure de français, Mme Rita Salameh, pour les encouragements qu’elle lui a prodigués durant la préparation de ce Concours oratoire.

“Mme Salameh est une professeure extraordinaire et très dévouée qui nous encourage chaque jour à améliorer notre français écrit et oral. Je lui suis très reconnaissant.”

Emmanuel est passionné par les joutes oratoires.

“Depuis que j’étais enfant, j’écoute les discours des politiciens. J’adore m’exprimer oralement.”

C’est certainement son papa, Daniel Amar, ex-conseiller politique de l’ancien Premier ministre du Québec, Bernard Landry, actuellement directeur général du Congrès Juif Canadien, Région du Québec, qui lui a transmis ce béguin pour la rhétorique politique.

Emmanuel a complété ses études primaires à l’École Saint-Clément de Ville Mont-Royal. Son intégration scolaire à Herzliah, une école où l’hébreu et les études juives occupent une place importante dans le curriculum académique, a-t-elle été pour lui une expérience ardue?

“Non, je me suis bien intégré à l’École Herzliah. Ça n’a pas été trop difficile car le corps professoral et administratif de l’École m’a bien encadré. En plus, l’étude de l’hébreu et d’autres matières juives m’a permis de retrouver mes racines identitaires. Pour un jeune Juif, passer d’un système scolaire non-juif à un système scolaire juif, ce n’est pas une aventure cauchemardesque, mais, au contraire, une expérience éducative formidable et très enrichissante.”

Quel métier aimerait-il exercer plus tard?

“Je n’ai pas encore décidé, l’avenir me le dira. Chose certaine, je voudrais pratiquer un métier qui me permettra d’utiliser pleinement mon potentiel d’orateur, sans perdre bien sûr mon sens de l’humour!” répond Emmanuel en s’esclaffant.


Herzliah High School Snowdon student Emmanuel Amar, 13, recently took first prize in the Association des Écoles privées du Québec’s public speaking competition.

 

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