Rencontre avec un pianiste virtuose, Yakir Arbib

Pianiste et compositeur israélien très talentueux, Yakir Arbib évoque son parcours musical et sa passion pour la musique classique et la musique jazz.
De gauche à droite: Sarah Levy, le musicien Mattia Pironti Levy et le pianiste Yakir Arbib. ELIAS LEVY PHOTO

Aveugle de naissance, Yakir Arbib, 28 ans, est un virtuose du piano et un musicien accompli qui se produit sur des scènes musicales prestigieuses accompagné par des orchestres de musique classique et de jazz renommés.

Né à Jérusalem dans une famille sépharade d’origine italienne, Yakir a grandi à Tel-Aviv, où il a appris à jouer le piano dès l’âge de 4 ans.

Il a ensuite étudié la musique et le piano au Conservatoire de Musique de Tel Aviv et dans l’une des écoles de musique les plus réputées des États-Unis, la Berklee College of Music de Boston, qui lui a octroyé une bourse d’études.

“J’ai été très privilégié d’avoir grandi dans un pays, Israël, et au sein d’une famille où l’éducation musicale est grandement valorisée. Quand ma mère était enceinte de moi, mon père faisait jouer sans cesse une cassette de musique de pièces de Johann Sebastian Bach. Avant ma venue au monde, je flottais déjà dans un univers musical! Mon père et ma mère m’ont transmis, dès mon plus jeune âge, leur passion ardente pour la musique. Je suis né avec un sérieux handicap visuel, que je suis parvenu à transformer en atout puisqu’il m’a permis de développer une oreille musicale que je n’aurais certainement jamais eue si j’étais né avec une bonne vision “, raconte Yakir en entrevue.

Le parcours musical de ce talentueux pianiste et compositeur est fort impressionnant: quatre fois gagnant (2006-2009) du prix décerné par la Fondation culturelle Amérique-Israël à de jeunes talents excellant dans une discipline musicale; récipiendaire, en 2008, du Prix international Massimo Urbani de jazz; lauréat, en 2015, du deuxième prix du Concours international de piano jazz de Montreux.

À 14 ans, un professeur du Conservatoire de Musique de Tel Aviv l’initie à la musique jazz.

“C’était la première fois que j’entendais jouer un morceau de jazz. J’ai été si subjugué par cet air musical que je me suis mis à l’explorer intensivement, délaissant peu à peu la musique classique. Le jazz est un univers musical souple et des plus enivrants qui propose à un compositeur des espaces de création attrayants où l’improvisation a toute sa place. Ce qui n’est pas le cas de la musique classique, qui est un univers plus austère et plus structuré. Cependant, depuis quelques années, j’ai renoué avec la musique classique. On ne peut pas trahir son premier amour!”, lance Yakir en arborant un grand sourire.

À 19 ans, Yakir enregistre son premier album jazz, Portrait, sous un label prestigieux, Philology Jazz Records, qui produit aussi le travail musical de grandes figures du monde du jazz, Chet Baker, Lee Konitz, Phil Woods…

Il a aujourd’hui à son actif trois albums, deux enregistrés avec un trio jazz et un solo de musique classique, Classical Improvisation, sorti en 2016.

Yakir a performé sur des scènes musicales internationales majeures —le John F. Kennedy Center for the Performing Arts de Washington, le Jerusalem Theater (Israël), le Montreux Palace Theater (Suisse), le Teatro Vascello de Rome…—avec des musiciens jazz et des chanteurs réputés, tels Al Jarreau, Nils Petter Molvaer et Kurt Rosenwinkel.

Comment peut-on composer une pièce musicale quand on est atteint de cécité?

“Grâce à mon oreille, dit-il. J’associe les notes musicales à des couleurs individuelles. Pourtant, étant né aveugle, je ne devrais pas, en principe, savoir à quoi ressemble réellement une couleur. J’ai fini par forger celles-ci dans mon imaginaire. Au Berklee College of Music, un camarade de classe m’a dit que ce phénomène a un nom: synesthésie. Ainsi, j’établis un lien entre une couleur spécifique et une note musicale. Quand je compose un morceau de musique, je vois d’abord un assortiment de différentes couleurs déployées dans un espace 3D. Ensuite, je visite les diverses régions de cette “carte musicale” et retranscris sur un ordinateur les notes, chacune associée à une couleur, que j’écoute dans ma tête.”

Yakir a déjà donné des récitals dans plusieurs villes du Canada: Ottawa, Montréal, Toronto, Halifax et Lunenburg (Nouvelle-Écosse).

Ses compositions sont jouées par d’importants orchestres de musique classique et de jazz: ALEA III, l’Orchestre symphonique de Jérusalem, le Triple Helix Piano Trio, le Stradivari String Sextet

Yakir vit aujourd’hui à Rome, ce qui lui permet de donner régulièrement des récitals dans des villes européennes. Il se produit aussi chaque année dans son pays natal, Israël.

Il était de passage à Montréal à l’invitation d’un proche ami, le musicien et compositeur Mattia Pironti Levy, qu’il a connu sur les bancs de la Berklee College of Music de Boston.

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