Les jeunes participants au séminaire de liturgie sépharade de l’Institut Simon Busbib, dirigé, à la Congrégation sépharade Or Hahayim, par le Cantor Daniel Lasry.
Passionné par la liturgie sépharade, dont il est l’un des plus fins connaisseurs au Canada, le Cantor Daniel Lasry s’est toujours investi avec un dévouement et un professionnalisme remarquables dans des grands projets éducatifs ayant pour mission principale de transmettre aux jeunes le riche héritage liturgique sépharade.
Il y a trois ans, il a fondé la première Association des Hazzanim et des Paytanim sépharades du Canada. Dans le cadre de cette Association, qui compte aujourd’hui une vingtaine de Hazzanim et Paytanim, Daniel Lasry initie aux rudiments de la Hazzanouth sépharade des jeunes désireux de perpétuer cette tradition liturgique plusieurs fois centenaire.
Depuis quelques mois, Daniel Lasry dirige d’une main de Maître le nouvel Institut Simon Busbib de liturgie sépharade. Le travail pédagogique effectué par cet Institut s’inscrit dans le cadre des projets éducatifs parrainés par la Fondation Simon Busbib, créée à la mémoire d’un illustre représentant de la tradition liturgique sépharade, feu Simon Busbib, qui assuma les fonctions de Chaliah Tsibour de la Congrégation sépharade Or Hahayim de Côte Saint-Luc depuis la fondation de cette institution cultuelle, au début des années 70, jusqu’à son décès en l’an 2000.
Une trentaine de garçons, âgés de 8 à 12 ans, suivent assidûment, deux fois par semaine, à la Congrégation Or Hahayim, les séminaires de liturgie sépharade proposés par l’Institut Simon Busbib.
Le Cantor Daniel Lasry, qui dirige ces séminaires, dont chaque séance est d’une durée de deux heures, est assisté par deux Hazzanim et instructeurs chevronnés, David Lasry et Shalom Lasry.
Le premier séminaire, qui a duré six semaines, a préparé ces jeunes à la prière du Arvit de Shabbat et des fêtes juives.
À l’occasion de la graduation de ce premier séminaire de liturgie sépharade, les enfants ayant pris part à celui-ci ont mis à profit le matériel appris en participant pleinement avec le Kahal d’Or Hahayim à un mémorable Arvit shel Shabbat, au cours duquel ils ont interprété brillamment les mélodies liturgiques sépharades accueillant le Shabbat.
Le deuxième séminaire de liturgie sépharade de l’Institut Simon Busbib, qui se concentrera sur les prières et les mélodies de Rosh Hashana et de Yom Kippour, débutera à la fin août et se poursuivra jusqu’à la fin septembre.
“Pour moi, c’est un bonheur et un grand privilège de diriger ces séminaires. Je remercie le Rabbin Dr Moïse Ohana et la famille de notre regretté Simon Busbib de m’honorer de leur confiance en me confiant la direction de cet Institut de liturgie sépharade. En plein été, alors que les enfants de leur âge s’amusent dans des lieux récréatifs, les jeunes étudiants de notre séminaire ont décidé eux de consacrer une partie de leur temps libre à l’étude des textes de la Torah. Ils méritent pleinement toute notre admiration. Ces garçons sont motivés, sérieux et très attentifs à tout ce qui leur est enseigné. Moi, David Lasry et Shalom Lasry sommes très fiers d’eux. Ils sont la relève de demain et les garants de la pérennité de notre magnifique héritage liturgique”, nous a dit le Cantor Daniel Lasry.
Le principal initiateur de cet admirable projet éducatif, le Rabbin Dr Moïse Ohana, leader spirituel de la Congrégation Or Hahayim, tient à rendre hommage à Daniel Lasry, pour “la passion et le grand professionnalisme” que ce dernier met dans tous les projets éducatifs qu’il entreprend, et à ses deux assistants, David Lasry et Shalom Lasry, pour “leur implication très sérieuse” dans ces séminaires d’étude.
“Je voudrais au nom de tous les parents et grands-parents des enfants participant à ce séminaire de liturgie sépharade et au nom de la Fondation Simon Busbib remercier le Cantor Daniel Lasry et ses deux assistants, les Hazzanim David Lasry et Shalom Lasry, pour ce projet mené merveilleusement à son port avec tant de savoir-faire, de douceur et de dévouement, dit-il. Il n’y a pas une plus belle Mitzvah pour honorer la mémoire bénie de Simon Busbib. Ce projet exigeant requiert une planification rigoureuse et un suivi de tous les instants. Il revient à Daniel Lasry un mérite extraordinaire. Il est présent à chaque séance pour motiver, orienter et conseiller les enfants et remplir ses fonctions de directeur de l’Institut Simon Busbib avec un professionnalisme confirmé.”
Transmettre notre héritage liturgique à nos enfants, c’est leur faire “un cadeau qu’ils garderont précieusement toute leur vie”, ajoute le Rabbin Moïse Ohana.
“Jamais plus ces enfants ne prieront Arvit de Shabbat et des fêtes juives de la même façon. Pour eux, ce sera un retour à la maison. Ce sont les airs qu’ils connaissent, ils sont désormais comme les grands, ils participent pleinement aux prières. Ça leur rappelle des bons souvenirs. C’est le Séphardisme à son meilleur parce que ce qui caractérise en particulier le Séphardisme, c’est cette idée du vécu à la synagogue et à la maison, qui est attachée aux textes et aux mélodies de notre liturgie. C’est ce qui va au plus profond de l’âme et c’est ce qui la marque. Plus jeune on est marqué, plus on l’apprécie. L’essentiel, c’est qu’en bout de ligne ce que ces garçons vont valoriser, c’est la fierté qu’il ont d’être assis à côté de leur père et de leur grand-père, de bien maîtriser le chant et qu’on entende leur voix à la synagogue. Ça n’a pas de prix pour ces jeunes et pour la Communauté dans son ensemble. Moi, quand j’entends à la synagogue les voix des jeunes, je suis très ému et ébloui. Je me dis qu’il n’y a pas de meilleur investissement dans la vie d’un Juif. Le chemin de l’insertion dans la Communauté et de l’identification à celle-ci, à ce qu’elle a de spécifique, est la liturgie, qui veut dire comment on prie à la synagogue, comment on chante à la maison…”
L’Institut Simon Busbib de liturgie sépharade fonctionne sur la base du modèle traditionnel du Kollel. Une petite bourse d’argent de poche est remise à chaque enfant étudiant.
“C’est une façon originale de renouveler l’idée du Kollel et de l’amener jusqu’au premier échelon. Ce qu’on espère, c’est que les enfants qui suivent actuellement les séminaires liturgiques de l’Institut Simon Busbib seront associés plus tard à d’autres projets d’étude sur une base volontaire, dans divers domaines ayant trait à l’étude de nos textes sacrés: un domaine de la Halakha, un domaine du Talmud, un domaine de la philosophie juive… Le Kollel, généralement, ce sont des étudiants de Yéchiva. Selon la méthode ashkénaze, le Talmud est au centre de tout. Dans l’univers sépharade, ce n’est pas le cas. Tous les domaines juifs sont extrêmement pertinents pour l’étude: la Bible, la pensée juive, la Halakha…”, explique le Rabbin Moïse Ohana.
L’étude de certains passages très spécialisés du Talmud n’est pas accessible à tout le monde, rappelle-t-il.
“Il faut laisser ces passages spécialisés à ceux dont la vie entière est consacrée à l’étude. Il faut donc procéder par priorités. Le temps que j’ai à ma disposition n’est pas illimité. Par conséquent, il faut que je sache ce qui va être pertinent pour moi. Ce que je dis là peut paraître comme une idée sacrilège. “Qu’est-ce que tu es en train de dire, que le Talmud ce n’est pas le sommet?” Je dis simplement que quand on a un certain nombre d’heures à consacrer à l’étude, on table sur ce qui nous paraît être le plus pertinent. Dans le curriculum traditionnel sépharade, on a toujours fait attention pour s’assurer que les bases soient maîtrisées. C’est une façon d’universaliser l’idée du Kollel et de ne pas le laisser seulement au domaine spécialisé. Au niveau des enfants, l’idée première c’est de les motiver pour que ce soient eux qui poussent leurs parents à les amener aux cours. Il y a aussi dans ce projet un élément social. Les enfants retrouvent leurs amis, chantent ensemble, prennent un petit goûter… Et, à la fin, on consacre le tout avec une belle cérémonie de graduation. C’est un Kollel où l’on retrouve simultanément deux choses essentielles: la discipline et le côté social.”
Pour Geneviève Busbib, qui préside avec les membres de sa famille la Fondation Simon Busbib, ce magnifique projet liturgique est la plus belle manière d’honorer la mémoire de son défunt père.
“Toute sa vie, mon père a eu le souci d’enseigner et de transmettre aux jeunes les rites liturgiques sépharades. C’était un domaine qui le passionnait profondément et où il excellait. Notre famille est ravie que le Rabbin Moïse Ohana et le Cantor Daniel Lasry aient accepté de s’investir à fond dans ce merveilleux projet dont notre père serait très fier, dit-elle. Ce séminaire liturgique nous rappelle avec force quelque chose de fondamental: sans l’implication de nos enfants, le Séphardisme n’a aucun avenir. Au nom de tous les membres de la famille de Simon Busbib, je tiens à remercier les enfants et les parents qui ont répondu positivement, et avec beaucoup d’enthousiasme, à l’appel de notre Institut.”
Les séminaires d’étude liturgique offerts par l’Institut Simon Busbib sont ouverts à tous les enfants de notre Communauté, rappelle Daniel Lasry.
“Nous aimerions dans un proche avenir offrir ces séminaires de liturgie aux enfants résidant à Ville Saint-Laurent. Un tel programme serait offert en collaboration avec les Congrégations Petah Tikvah et Héchal Shalom de Ville Saint-Laurent. Nous voulons assurer une belle continuité et un essor à ce projet”, dit-il.
Les enfants qui ne savent pas lire l’hébreu sont aussi les bienvenus à ce programme.
“Nous sommes prêts à leur donner un cours accéléré pour qu’ils apprennent à lire l’hébreu. Notre approche est inclusive. Il n’est pas question de pénaliser un jeune parce qu’il ne maîtrise pas encore la lecture de langue hébraïque”, précise le Rabbin Moïse Ohana.
Pour plus d’informations sur les séminaires de liturgie sépharade de l’Institut Simon Busbib, contacter Daniel Lasry à la Congrégation Or Hahayim, tél.: 514-489-1301.
Boys age eight to 12 study Sephardi liturgy at the new Institut Simon Busbib, two days a week.