Brillant guitariste et compositeur, Samuel Bonnet partage son temps entre deux passions: la musique classique et le jazz.
“Dans mon travail musical, j’éprouve énormément de plaisir à faire une synthèse de ces deux genres musicaux qui me fascinent depuis longtemps. Ce que j’aime dans la guitare classique, c’est la rigueur et la précision. Jouer de la guitare classique, c’est un travail d’artisan, qui peut être parfois enfermant. C’est une discipline musicale difficile et très exigeante. Pour performer, il faut pratiquer, sans relâche, de nombreuses heures par jour. Ce que j’aime dans le jazz, c’est l’improvisation, le fait d’être libre dans une structure harmonique”, explique en entrevue ce musicien franco-israélien de trente-six ans.
Né à Haïfa, d’un père Breton catholique et d’une mère juive ayant des origines mixtes, sépharade portugaise et ashkénaze ukrainienne, Samuel Bonnet a été initié à la guitare classique à l’âge de huit ans. À treize ans, il commence à apprendre la guitare jazz.
Formé auprès des grands maîtres de la guitare classique, il a travaillé avec des artistes de divers horizons musicaux, allant du reggae à la musique de chambre, et a collaboré avec des musiciens de renom, tels que le trompettiste new-yorkais Joe Magnarelli, le saxophoniste guadeloupéen Jacques Schwarz-Bart et le joueur de oud israélien Yair Dalal.
“Je suis assez versatile. Je porte, très à l’aise, les deux casquettes: celle de la guitare classique et celle de la guitare jazz. J’ai reçu une formation de musique classique et je connais très bien l’univers du jazz. Je ne saurais me définir. Je campe entre ces deux genres musicaux”, dit-il.
Samuel Bonnet a à son actif musical trois albums.
Tambora, un CD de guitare classique qu’il a enregistré en 2012.
DiaspoRapsodie, enregistré en 2014, à Montréal et à New York. Un subtil mélange de compositions personnelles et d’arrangements délicats d’œuvres connues qu’il interprète avec brio, accompagné par son ensemble musical, formé en 2014, le Samuel Bonnet Quartet. Cet album a été encensé par la critique.
En 2015, il a enregistré un nouveau CD de guitare classique, Israeli Music for Guitar, dédié aux chants traditionnels d’Israël, dont plusieurs puisés dans le riche répertoire musical sépharade.
Samuel Bonnet espère voir se concrétiser prochainement un nouveau projet musical qui lui tient grandement à cœur: l’enregistrement de son quatrième CD, qu’il a intitulé Oriental Blue.
“Oriental Blue est constitué de dix compositions musicales originales, spécifiquement écrites pour mon quartet. Ces mélodies convient le public à un voyage poétique inspiré des traditions musicales du Moyen-Orient, de l’Afrique du Nord, de l’Espagne (flamenco, klezmer, gnaoua…) et des Amériques (jazz, latino …). Ces nouvelles compositions tracent un parallèle entre l’inflexion mélodique qui caractérise le jazz blues, la “note bleue”, et son cousin oriental, le “mélisme”. Avec Oriental Blue, je crois que j’ai enfin trouvé mon identité musicale. Je me suis vraiment approché de quelque chose de très original, qui me représente complètement”, nous a-t-il confié.
Pour un jeune artiste, financer l’enregistrement d’un nouvel album en studio est une véritable gageure.
Samuel Bonnet lance un appel à des mécènes, et aussi à des producteurs, pouvant l’aider à matérialiser ce projet musical, fruit de plusieurs années de labeur.
Ce guitariste chevronné a effectué deux tournées remarquées en Israël, en 2014 et 2015.
Lors de sa dernière tournée israélienne, il était accompagné par les trois musiciens québécois qui forment avec lui son quartet de jazz.
Ils ont donné huit concerts, à Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa, et animé, pendant deux jours, un atelier musical éducatif destiné aux enfants d’un village bédouin situé en plein désert du Néguev, à Mitzpé Ramon.
“Ce fut une expérience merveilleuse sur le plan humain. Nous avons appris à ces enfants bédouins à construire des instruments musicaux avec des objets recyclés”, raconte Samuel Bonnet avec enthousiasme.
Le guitariste concocte actuellement un autre projet, sortant des sentiers battus, qu’il souhaiterait mener à terme dans un futur proche: organiser, en Israël, un camp musical pour des enfants juifs et arabes.
“Je suis convaincu que la musique est un vecteur puissant et très efficace pour rapprocher des peuples voisins divisés par des conflits. La musique, particulièrement quand elle s’adresse à des enfants, peut grandement contribuer à la connaissance et à la compréhension de l’Autre.”
Samuel Bonnet enseigne la guitare classique à l’Académie de musique de Montréal, à l’École des jeunes de l’Université de Montréal, à l’École Vincent-d’Indy et au Collège Stanislas.
En 2016, son quartet a donné un concert au Festival international de Jazz de Montréal.
Dans les prochaines semaines, il se produira sur plusieurs scènes montréalaises pour présenter son tout nouveau cru musical: Oriental Blue.
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