Le nouveau livre de l’écrivain montréalais Naïm Kattan, Théâtre (1970-2014), vient de paraître dans la collection “Franco-Amériques” des Presses universitaires de Rouen et du Havre.
Cet ouvrage rassemble les pièces de théâtre récemment écrites par Naïm Kattan et ses pièces issues du théâtre radiophonique diffusées par la Radio de Radio-Canada dans les années 1970.
Tour à tour “jeux de scène” et “jeux de paroles”, ces vingt textes abordent les rapports sociaux et culturels: la complexité des liens amoureux, les obstacles de l’exil et de l’immigration, les difficultés de l’âge…
Ce livre contient aussi deux pièces de théâtre à thématique juive écrites par Naïm Kattan: “Avant la cérémonie”, une pièce relatant les diverses phases de la création d’Israël, qui fut jouée à Paris en 2008 à l’occasion de la célébration du 60ème anniversaire de l’État hébreu, et “Jacob et Ésaü”, un pièce théâtrale abordant la question complexe des relations entre Juifs et Musulmans depuis l’époque biblique, qui fut jouée à la Radio de Radio-Canada au début des années 70.
L’écriture d’un récit théâtral est un exercice littéraire exigeant mais combien passionnant, nous a confié Naïm Kattan en entrevue.
“Dans le théâtre, la parole occupe une place prépondérante. C’est une manière de faire ressortir très explicitement les rapports entre les humains. L’écriture dramaturgique met en valeur un art de la conversation où le récit des destins tient une place privilégiée. La parole théâtrale, déployée dans les pièces écrites pour la scène, ou contrainte par la diffusion radiophonique, interroge la nature même de ces mots que nous adressons aux autres et qui nous servent de médiation face à un réel qui se dérobe.”
Qu’est-ce qui passionne le plus Naïm Kattan, écrire un roman ou une pièce de théâtre?
“Quand je commence à écrire, je ne sais pas si j’enfanterai un roman, des nouvelles, un essai ou une pièce de théâtre? C’est au fil de l’écriture que la structure de mon futur livre prend progressivement une forme littéraire. L’improvisation occupe une place importante dans le travail de création littéraire.”
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Le lancement du livre Théâtre (1970-2014) a eu lieu à la Librairie Olivieri, sise sur Côte-des-Neiges.
Une personnalité majeure du monde des lettres québécoises, l’écrivain et traducteur Émile Martel -père du réputé écrivain canadien Yann Martel-, Président de l’Académie des Lettres du Québec et de la Section québécoise du PEN -Association internationale regroupant des écrivains célèbres-, qui est un ami de longue date de Naïm Kattan, a assisté au lancement de Théâtre (1970-2014) à la Librairie Olivieri.
Naïm Kattan publiera en avril un livre autobiographique, Carrefours d’une vie (Éditions HMH). Dans ces Mémoires, l’auteur d’Adieu Babylone et de Farida -un magnifique roman sur l’Irak traduit dernièrement en anglais par le professeur et critique d’art Norman Cornett- nous parle de ses rapports avec le Judaïsme, le Québec, la Francophonie…
Le 9 mai prochain, invités par le comité francophone de la Bibliothèque publique juive de Montréal, Naïm Kattan et son fils, l’écrivain Emmanuel Kattan, participeront ensemble à une causerie littéraire qui aura pour thème: “Entre père et fils, des histoires d’amour…”
L’Université de Rouen et du Havre, en France, a organisé dernièrement un colloque dédié à la vie et à l’oeuvre de Naïm Kattan.
Né à Bagdad, Naïm Kattan a fait des études de Droit avant de se rendre à Paris en 1947 pour poursuivre des études universitaires à la Sorbonne. Il a immigré au Canada en 1954.
Écrivain, dramaturge, professeur associé de littérature à l’Université du Québec à Montréal (U.Q.A.M.) et critique littéraire au journal Le Devoir, Naïm Kattan est l’auteur d’une cinquantaine d’ouvrages -romans, nouvelles, essais et pièces de théâtre.
Il est Officier de l’Ordre du Canada, Chevalier de l’Ordre National du Québec, Chevalier de la Légion d’Honneur de France, que le Président Jacques Chirac lui a décernée en 2002, et Officier des Arts et Lettres de la République française. Il est membre de la Société Royale du Canada et de l’Académie des Lettres du Québec.
En 2004, pour couronner l’ensemble de sa carrière et son oeuvre littéraire remarquable, le gouvernement du Québec lui a décerné sa plus haute distinction dans le domaine culturel, le prestigieux Prix Athanase-David. En 2006, l’Université Concordia lui a remis un Doctorat Honoris causa pour souligner sa contribution exceptionnelle à la société québécoise à titre de romancier, d’essayiste et de critique littéraire. En 2007, Naïm Kattan a été le premier récipiendaire du Prix Hervé Deluen, institué par décision de l’Académie Française pour récompenser un créateur culturel qui contribue efficacement à la défense et à la promotion du français comme langue internationale.