La Communauté sépharade table sur le vivre ensemble

De gauche à droite: Henri Elbaz, Président de la CSUQ, Ziv Nevo Kulman, Consul général d’Israël à Montréal, et la Ministre du gouvernement du Québec, Kathleen Weil.

La Présidente d’honneur du Festival Séfarad de Montréal 2016, Kathleen Weil, Ministre de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion du Québec, a rendu un élogieux hommage à la communauté sépharade et aux organisateurs de cette importante manifestation culturelle organisée annuellement par la Communauté sépharade unifiée du Québec (CSUQ).

Dave Dadoun est le Président de l’édition 2016 du Festival Séfarad de Montréal

“Je suis extrêmement heureuse d’être cette année la Présidente d’honneur du Festival Séfarad de Montréal, un événement axé sur le rapprochement interculturel, la réflexion sur la société québécoise, les découvertes artistiques et la richesse de la tradition sépharade, qui s’exprime par les arts de la scène et la musique, mais aussi par des ateliers et des conférences inspirantes. Le Festival Séfarad donne une large place aux artistes, aux intellectuels, aux entrepreneurs et aux jeunes, c’est-à-dire à la relève diversifiée et créative qui compose le Québec d’aujourd’hui. Je tiens à féliciter la CSUQ pour l’organisation de cet événement toujours rassembleur, ancré dans la tradition culturelle et sociale de notre métropole”, a déclaré la Ministre Kathleen Weil lors de l’ouverture de la 3ème Journée commémorative dédiée aux réfugiés juifs expulsés des pays arabes et d’Iran au lendemain de la fondation d’Israël, en 1948.

LIRE: LA CULTURE SÉFARADE CÉLÉBRÉE SOUS TOUS SES ANGLES

La Ministre Kathleen Weil rappela le rôle de premier plan que le Québec joue depuis des décennies aux chapitres de l’accueil et de l’intégration de milliers de réfugiés provenant des quatre coins du monde.

“Le Québec a toujours été sensible au sort des familles déchirées par les conflits à l’échelle mondiale et qui sont contraintes de s’exiler pour fuir la guerre, la violence et la persécution. Le Québec est une terre d’accueil. Si nous tendons la main à ces personnes déracinées, c’est parce que nous sommes convaincus qu’elles pourront trouver chez nous la force de rebâtir leur vie et de contribuer ensuite à notre prospérité et à l’essor de la société québécoise.”

La communauté sépharade joue un rôle important au chapitre du rapprochement intercommunautaire et du vivre ensemble, souligna la Ministre de l’immigration, de la diversité et de l’inclusion du Québec.

“L’éclectisme de la programmation du Festival Séfarad de Montréal, en plus de constituer son principal attrait, contribue certainement à promouvoir la politique du vivre ensemble.”

Pour la première fois de son Histoire, le gouvernement du Québec vient de lancer une “campagne sociétale pour le vivre ensemble” qui se déploiera sur cinq ans, a annoncé la Ministre Kathleen Weil.

“En tant que citoyens responsables, nous devons tous être sensibles et trouver les moyens de donner une voix aux personnes qui se sentent exclues. Nous devons aussi trouver des solutions par le dialogue et par le biais d’événements comme le Festival Séfarad de Montréal, une occasion festive, mais aussi une occasion d’approfondir notre appréciation des enjeux actuels et des difficultés auxquelles sont confrontés certains de nos concitoyens pour qu’on puisse mieux réussir ce vivre ensemble.”

Le Président de la CSUQ, Henri Elbaz, insista dans son allocution sur l’importance de commémorer cette “grande tragédie” qu’a été le départ forcé de presque un million de Juifs des pays arabes et d’Iran.

“Le XXe siècle a été le théâtre du départ massif des Juifs des pays arabes. Israël est notre foyer ancestral mais également une terre d’asile et d’abri. Au-delà de la dimension messianique, Israël a été le garant de notre liberté, de notre égalité et de notre émancipation. Faut-il rappeler combien cette Journée commémorative est importante et témoigne de notre volonté comme communauté sépharade de rappeler certains faits historiques: les humiliations du statut des Juifs dans les pays arabes, comme Dhimi; les massacres et la spoliation de nos biens dans ces terres où nous étions installés depuis des siècles bien avant l’arrivée de l’islam; le sentiment généralisé de vulnérabilité, d’iniquité et d’insécurité ressenti par les Juifs; l’immunité et l’impunité conférées à nos bourreaux; le rôle salvateur de l’État d’Israël qui a accueilli la majorité des réfugiés juifs des pays arabes.”

Le Consul général d’Israël à Montréal et pour les Provinces maritimes, Ziv Nevo Kulman, rappela que c’est une Loi promulguée par la Knesset en juin 2014 qui a institué cette Journée commémorative des réfugiés juifs des pays arabes et d’Iran.

“Les Juifs ont l’habitude d’être des réfugiés et de recommencer leur vie. Mais nous, Juifs, ne laissons pas les réfugiés dans des camps pour souffrir des générations et des générations. Je suis content et fier que la Ministre de l’immigration du Québec, Mme Kathleen Weil, soit aussi la ministre de la diversité et de l’inclusion. En Israël, comme au Canada, l’immigration est considérée comme un grand atout. Les Israéliens sont fiers de leur diversité et font tout pour l’inclusion. Ça fait vraiment partie des valeurs qui unifient Israël, le Canada et d’autres pays qui ont accueilli des réfugiés juifs, arabes et non arabes.”

Au cours de cette Journée dédiée aux réfugiés juifs des pays arabes et d’Iran, Hélène Trigano, fondatrice et directrice des “Archives de la Mémoire sépharade”, présenta son documentaire consacré aux témoignages de cinq réfugiés juifs de pays arabes.

Un émouvant hommage fut rendu par Rose Simon Schwartz à une figure marquante du monde sépharade, Moïse Rahmani, décédé récemment.

Le vice-président exécutif de l’organisation Justice for Jews from Arab countries, le Dr Stan Urman, prononça une conférence intitulée “La reconnaissance des droits des réfugiés juifs des pays arabes et d’Iran”.

Le Dr David Bensoussan brossa une rétrospective historique du départ des Juifs du Maroc.