David Tordjman, candidat conservateur dans le comté de Mont-Royal

David Tordjman

Le 21 octobre prochain, David Tordjman briguera le siège de député fédéral de la circonscription de Mont-Royal.

Ce sera toute une gageure de déloger le Parti libéral du Canada d’un comté sur lequel il règne hégémoniquement depuis presque 80 ans.

David Tordjman nous a accordé une entrevue.

Présentez-vous à nos lecteurs.

Je suis né à Montréal de parents sépharades originaires du Maroc qui ont immigré au Canada en 1967. Ils ont vécu une année à Winnipeg avant de s’établir au Québec. J’ai 47 ans. Je suis ingénieur civil de profession. Je suis marié et père de cinq enfants. Je réside à Côte Saint-Luc depuis presque 40 ans. De 2005 à 2010, j’ai assumé la fonction de directeur des travaux publics, des services techniques et de l’aménagement urbain de la ville de Côte Saint-Luc. En 2010, après le terrible tremblement de terre qui a dévasté Haïti, j’ai travaillé dans ce pays pour l’ONU pendant 3 ans comme gérant de projets auprès du directeur des travaux publics de la ville de Port-au-Prince. J’ai ensuite occupé le poste d’ingénieur responsable des projets d’infrastructures du gouvernement de la nation crie du Québec. En 2017, j’ai été élu conseiller municipal du District 6 de la ville de Côte Saint-Luc. Je suis en charge des dossiers de la bibliothèque et de la circulation et je siège au comité d’urbanisme de la ville.

La circonscription de Mont-Royal est un bastion du Parti libéral du Canada depuis 1940. Arracher celle-ci aux libéraux sera certes un défi de taille.

Relever un grand défi, c’est quelque chose qui ne m’a jamais inquiété. Je ne mène pas ma campagne en me basant sur les résultats des sondages car la plupart du temps ceux-ci sont déjoués. Ce que je constate sur le terrain quand je fais du porte-à-porte, c’est la grande insatisfaction des résidents du comté de Mont-Royal à l’encontre de Justin Trudeau et de ses politiques. Il y a dans cette campagne une réalité ostensible et incontournable: la vague de mécontentement contre le Parti libéral du Canada de Justin Trudeau ne cesse de prendre de l’ampleur. Je réalise qu’aujourd’hui les électeurs de la circonscription de Mont-Royal, à l’instar de ceux d’autres circonscriptions au Canada, sont plus proches des idées défendues par le Parti conservateur que de celles prônées par le Parti libéral. Ils critiquent vigoureusement les politiques de Justin Trudeau dans des domaines fondamentaux: économie, immigration, environnement, relations internationales…

Quels sont vos principaux atouts dans cette campagne électorale?

L’un de mes principaux atouts est que je suis une personne d’action qui s’investit pleinement dans des projets sociaux, communautaires ou environnementaux visant à améliorer les conditions de vie des citoyens. C’est ce que nous avons tenté de faire à Haïti dans des conditions humaines, matérielles et géographiques très ardues. Je suis toujours à l’écoute de mes interlocuteurs. Ce qui m’importe en premier lieu ce sont les résultats tangibles d’une action. J’aime travailler d’arrache-pied pour améliorer le bien-être des autres, particulièrement des plus démunis. Je suis un homme de dialogue proche des communautés. Celles-ci m’ont toujours parlé avec franchise. Je suis privilégié d’être le candidat conservateur dans un comté, Mont-Royal, qui est bien représentatif du riche multiculturalisme canadien. De nombreuses communautés y cohabitent paisiblement. J’ai décidé de me présenter à cette élection sous la bannière du Parti conservateur du Canada parce que je partage entièrement les valeurs sociales, morales et économiques prônées par cette formation politique. Celle-ci s’est toujours escrimée à améliorer les conditions de vie des Canadiens. Quand je pense aux défis auxquels le Canada fait face aujourd’hui en économie, sur le plan social, en éducation, en environnement, je pense avant tout à l’avenir de mes enfants.

Qu’est-ce qui selon vous différencie le Parti conservateur du Canada du Parti libéral du Canada ?

L’éthique sans aucun doute. Ce que les Canadiens reprochent surtout au gouvernement Trudeau, c’est son manque flagrant d’éthique. La manière désastreuse dont ce dernier a géré la controversée affaire SNC-Lavalin est un exemple patent de ce déficit d’éthique. Anthony Housefather a présidé le Comité permanent de la justice et des droits de la personne de la Chambre des communes à Ottawa, dominé par les libéraux, qui a mis fin d’une manière autocratique à l’enquête sur l’affaire SNC-Lavalin. Celui-ci a refusé catégoriquement de réinviter l’ancienne procureure générale, Jody Wilson-Raybould, pour qu’elle apporte des clarifications sur cette affaire scabreuse. Les libéraux n’ont pas du tout été à la hauteur dans ce dossier très épineux. Ils ont préféré défendre les intérêts de leur parti politique plutôt que ceux de la justice et du Canada. La gestion chaotique de l’affaire SNC-Lavalin a renforcé la méfiance que beaucoup de Canadiens nourrissent à l’endroit des politiciens.

Sur le plan économique, force est de reconnaître que l’économie canadienne ne s’est pas portée si mal sous la gouverne des libéraux de Justin Trudeau.

Le gouvernement Trudeau ne rougit aucunement d’enchaîner les déficits, qui frôlent déjà le montant astronomique de 70 milliards de dollars. Chose certaine, les libéraux se soucient comme d’une guigne de l’équilibre budgétaire. Ils n’ont qu’une vision à court terme de l’économie. Ce qui risque d’arriver quand l’économie ralentira ne semble pas les préoccuper outre mesure. Or, dans une période de récession économique, le gouvernement Trudeau ne pourra pas, s’il continue à tabler aveuglément sur les déficits, financer les services sociaux et médicaux dont les Canadiens ont besoin. Il n’aura alors que deux options draconiennes: sabrer dans les services ou augmenter les taxes. D’où l’importance d’avoir dans les caisses de l’État des surplus budgétaires pour pouvoir les utiliser quand l’économie ralentira. Les libéraux n’ont toujours pas compris ce principe économique de base.

La politique étrangère sera-t-elle un enjeu important dans cette élection?

Oui. Sur le plan des relations internationales, Justin Trudeau a porté un coup fatal aux excellentes relations diplomatiques et économiques que le Canada entretenait avec l’Inde, l’une des principales puissances émergentes. Un vrai désastre diplomatique. Les relations entre le Canada et la Chine se sont aussi considérablement détériorées depuis que Trudeau est au pouvoir. En 2015, quand il a été élu, très critique de la politique étrangère menée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper pendant neuf ans, il s’était engagé à “redonner au Canada sa place dans les affaires mondiales”. Son slogan était alors “le Canada est de retour”. Quatre années plus tard, le bilan de sa politique extérieure est des plus faibles et fortement contesté par une majorité de Canadiens.

Quelle est la position du Parti conservateur d’Andrew Scheer sur le conflit israélo-palestinien?

Andrew Scheer, s’est engagé, s’il est élu premier ministre du Canada le 21 octobre prochain, à transférer l’ambassade du Canada en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem. C’est une promesse ferme qu’il mettra en œuvre dès qu’il sera élu. Je tiens à rappeler qu’en ce qui a trait aux résolutions de l’ONU sur la question de Jérusalem, le gouvernement Trudeau a toujours préféré s’abstenir lors du vote. À mes yeux, une abstention à l’ONU n’est pas un signe d’amitié envers Israël. Il est clair que les libéraux ne seront jamais autant pro-Israël que les conservateurs.

Dans le domaine de l’immigration, quelles sont les principales mesures proposées par le Parti conservateur ?

L’immigration a toujours été une grande richesse pour le Canada. Mais, les quatre dernières années, le gouvernement Trudeau a bafoué les lois sur l’immigration canadienne en permettant à des milliers d’immigrants illégaux de franchir aisément la frontière canado-américaine. Dans le comté de Mont-Royal, de nombreux immigrants accueillis légalement au pays sont mécontents de constater que des prérogatives injustifiées ont été octroyées à des immigrants illégaux alors qu’eux devront attendre quatre années avant d’obtenir la citoyenneté canadienne. Le Canada doit impérativement revenir à une politique d’immigration régulée. Celle-ci est nécessaire pour faciliter l’intégration socioéconomique des nouveaux immigrants dans leur société d’accueil. La politique d’immigration menée actuellement par le gouvernement Trudeau recèle de nombreuses failles et incohérences. Résultat: un bon nombre des étrangers entrés illégalement au pays sont devenus des sans-abri. Les immigrants que le Canada accepte ont droit à la dignité et à réussir avec succès leur intégration sociale et économique.

La délicate question de l’avortement n’est-elle pas devenue l’une des principales pierres d’achoppement politique du Parti conservateur d’Andrew Scheer?

Les libéraux font une obsession de la question de l’avortement pour se faire du capital politique. Mais la position de notre chef, Andrew Scheer, sur cette question est des plus limpides: il s’est engagé à voter personnellement contre toute mesure visant à rouvrir le débat sur l’avortement s’il est élu premier ministre le 21 octobre prochain.

Dans le dossier de l’environnement, un bon nombre de Canadiens perçoivent les politiques préconisées par le Parti conservateur comme favorables aux grandes industries pollueuses, notamment celles de l’Alberta. Quelle sera la politique du Parti conservateur dans ce domaine crucial pour l’avenir du Canada?

La taxe carbone imposée par le gouvernement Trudeau ne changera pas les habitudes de consommation énergétique de la majorité des Canadiens. Or, cette taxe fait très mal aux citoyens, particulièrement aux familles à faibles revenus. Le plan environnemental proposé par le Parti conservateur préconise 55 mesures pour lutter contre les gaz à effet de serre et la détérioration de l’environnement. L’une des principales mesures envisagées par les conservateurs est de contraindre les grandes industries pollueuses à changer radicalement leur manière de fonctionner en investissant dans des technologies vertes. Transporter le pétrole canadien via des pipelines n’est certainement pas un procédé plus risqué que d’importer du pétrole par le biais de grands bateaux provenant du Moyen-Orient. L’utilisation de pipelines nous permet d’imposer nos propres mécanismes de contrôle environnementaux afin d’assurer la sécurité des Canadiens. Transporter du pétrole par train ou par bateau n’est certainement pas un procédé qui met les Canadiens à l’abri de grandes catastrophes environnementales. Les tragédies écologiques qui se sont produites au Canada ces dernières années nous ont ramenés à la réalité. Il faut que les Canadiens aient toute la latitude nécessaire pour instaurer leurs propres normes sécuritaires afin de mieux protéger leur environnement.